Pourquoi une telle manœuvre ?
Le site est situé à l’extrémité et dans l’axe des pistes de décollage, ce qui interdit la majorité des opérations de levage nécessaire au remontage d’une telle machine. Il était donc plus adapté de déporter la zone de reconditionnement puis de déplacer la machine complète après l’ensemble des tests de bon fonctionnement. Par ailleurs cette solution de transport en « une seule fois » a permis d’optimiser le planning de la mise en configuration de démarrage du tunnelier.
Les équipes de Razel-Bec ont maîtrisé une opération d’envergure avec des moyens de transports exceptionnels :
- En premier lieu, l’opération a nécessité la surélévation du bouclier, avec des vérins de forte capacité (la partie avant composée notamment de la roue de coupe et de la motorisation, pèse environ 1000t). Le bouclier s’élève alors de plus de 2.50m, ce qui permet d’y glisser 2 camions « millepattes » (des SPMT Kamag de capacité 1400t de la société SARENS).
- En second lieu, notre bureau d’étude, la D2i a étudié en commun avec notre service matériel une attache-remorque spécifique pour tracter les 4 remorques du tunnelier, qui cumulent 500 tonnes environ. Pour des raisons de sécurité, les vérins de poussée du tunnelier ont été couplés à ce système pour vérifier tout au long de la manœuvre les efforts transmis dans cette pièce métallique fabriquée sur mesure et soudée à la structure.
- Enfin, la route n’était pas plane et comportait une pente de 6% pour accéder à l’ouvrage d’arrivée. Un 3e SPMT a donc été mobilisé à l’arrière du convoi, équipé d’un treuil géant pour dérouler un câble de sécurité et de retenu sur les 200 derniers mètres à forte pente.
L’opération de transport aura duré 5 heures et nos hypothèses techniques se sont toutes confirmées.
Il convient de saluer notre service matériel pour avoir mis au point une solution innovante et ambitieuse de transport d’un tunnelier complet, ce qui reste une première dans le Grand Paris Express. Soulignons également le système ingénieux des « rollers » mis en place sous les remorques.
Un remerciement tout spécial aussi aux équipes de Génie-civil qui ont œuvré pendant 10 mois, un temps très court pour atteindre ce 1er objectif du chantier Razel-Bec 17.3.
Dans les prochains jours, nous allons finaliser ce tunnelier et son convoyeur pour engager début décembre le creusement des 6.2 km du nord au sud de l’aéroport Paris-CDG.